3 questions à … Bertrand BOMPAS

27/10/2021
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BOMPAS BERTRAND

Le 15 octobre 2021 à Lille, la 5ème assemblée générale de LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID, s’est conclue par la désignation de son nouveau président, Bertrand BOMPAS. Depuis 2019, Bertrand BOMPAS est Directeur Général adjoint de STEF France, leader européen de la logistique sous température dirigée.

1. Avez-vous une feuille de route pour LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID ? Quels sont les sujets prioritaires ?

L’enjeu est de poursuivre notre travail structurant, tout en renforçant les objectifs clés. Dans sa feuille de route, LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID s’est fixé 4 objectifs :

La représentativité de l’organisation et son influence : si les questions techniques et réglementaires resteront un point d’appui fort, la communication sera renforcée au service d’actions  visant à accompagner les nouvelles réglementations fiscales et environnementales.

L’attractivité métier & l’emploi : la promotion de l’attractivité de tous nos métiers devient vitale. Nous engageons une réflexion pour développer la visibilité des métiers qui recrutent et améliorer l’image de certains postes face à une difficulté renforcée de recruter. Par ailleurs, nous poursuivons le chantier de renforcement de nos mesures de prévention en matière de santé et sécurité au travail (SST). Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une marque de respect envers nos collaborateurs.

L’innovation sociale, environnementale et technologique : la digitalisation de nos processus métiers et administratifs contribue à la performance, la sécurité et la fiabilité de la chaîne alimentaire. Quant à la transition énergétique, elle représente un formidable défi écologique, technique et économique.

Le défi de la collaboration : il est vital de renforcer -voire créer- des chantiers collaboratifs avec nos clients. Nous sommes un maillon essentiel entre l’amont et l’aval. Seuls nous ne ferons pas suffisamment bouger les lignes.

2. Un des objectifs de LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID sera donc de travailler davantage (et mieux) avec l’amont et l’aval de la filière : des projets transverses sont-ils d’ores et déjà à l’ordre du jour ?

La notion de collaboration avec l’ensemble de la filière est essentielle pour LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID, y compris pour ses adhérents vis-à-vis de leur écosystème. Le cadre transactionnel ne suffit évidemment pas à poser les jalons d’une relation constructive et pérenne, gage d’une chaîne logistique efficiente.

Or, je déplore que cette collaboration soit très peu présente, malgré une conjoncture actuelle qui présente de nombreuses opportunités d’avancer vers davantage de travail collaboratif, même modestement ! A ce jour, il n’existe pas suffisamment de projets spécifiques autour d’un sujet collaboratif entre LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID et les différentes organisations professionnelles.

La pandémie a bien sûr suscité des initiatives avec la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) ou encore l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires) mais elles n’ont pas connu de débouchés solides, mis à part quelques déclarations d’intention ou des guides de bonnes pratiques.

J’aimerais qu’on puisse concrètement mettre en œuvre des projets pour initier une véritable logique collaborative avec nos clients. Seuls nous ne pourrons pas faire grand-chose, mais il faut initier une dynamique. Je reste convaincu que de petites victoires en amèneront d’autres.

Concrètement, cela passe par la création d’ateliers et de groupes de travail, par la recherche et la mise en place de méthodes de standardisation pour optimiser les processus et créer de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes. La condition ? Travailler sur des cas d’usage spécifiques.

Un exemple illustre mes propos, il s’agit du « Process de livraison simplifiée des Platformes ». A l’époque, nous avions défini une évolution des processus et fait le tour des distributeurs pour le proposer. La quasi-totalité des distributeurs l’avait accepté et mis en œuvre. Cette standardisation des process a été l’occasion de créer un formidable laboratoire. C’est cette dynamique, appliquée à plusieurs sujets concrets, que nous pouvons initier ensemble.

3. Maintenant que LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID a réuni les 3 grandes associations de la filière (USNEF, UNTF, Transfrigoroute), quel rôle comptez-vous jouer avec les décideurs politiques ?

Je dis souvent que la règlementation, c’est comme le cholestérol : il y a du bon et du mauvais ! LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID promeut les bonnes réglementations et s’assure de leur application, tout en travaillant en amont pour les adapter à la réalité du terrain, favorisant ainsi leur acceptation. La France étant prolifique en textes, il faut savoir les accompagner et alerter les pouvoirs publics lorsqu’une nouvelle règlementation va à l’encontre des intérêts de la filière.

Le confinement a été révélateur du rôle que LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID est appelée à jouer dans la société et vis-à-vis des pouvoirs publics. La chaîne logistique alimentaire, dont la nôtre, a démontré sa résilience et son efficacité sur cette période. Il ne faut ni en rester là, ni travailler seuls ! A ce sujet, nous avons pu travailler en lien avec la Commission parlementaire sur la Résilience Alimentaire, notamment grâce à l’intermédiation de TLF (Union des Entreprises Transport et logistique de France), afin de faire entendre notre voix d’experts de l’alimentaire frais et surgelé.

La clé sera de travailler, en amont, sur des sujets spécifiques pour mener des actions plus efficaces et proactives de représentation et de défense de notre profession.

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